Vu l’ambiance morose qui a tendance à régner en ce moment, je ne voudrais surtout pas plomber votre moral alors on va parler des couleurs.
Certaines personnes ont le sens inné du trait et de la couleur… Souvent, ces personnes, vous les retrouvez aux Beaux Arts et cela donne de superbes peintures et dessins. Imaginez-vous : être capable de créer un joli dessin, bien adapté à la broderie et en plus l’animer avec de jolies couleurs.
Vous l’avez compris, cet article ne sera pas un cours magistral sur la couleur, seulement quelques réflexions empruntées à mon vécu.
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de la couleur du tissu de fond et du mariage avec la couleur des fils.
Il m’a été demandé récemment de créer des motifs simples avec des points basiques de broderie traditionnelle en utilisant un tissu et des couleurs »tendances ». Je suis partie sur l’idée des kamons japonais. J’ai choisi un tissu couleur moutarde et j’ai sélectionné trois couleurs de fils assortis.
Finalement, je me suis ravisée et, au lieu de broder directement sur le tissu moutarde, j’ai pris un morceau de tissu blanc comme brouillon en gardant les trois couleurs de fils, l’idée étant de faire un échantillon.
Horreur, malheur ! Comment juger de la pertinence d’une broderie quand le tissu de fond n’est absolument pas en accord avec la couleur des fils ? Beurk !
Et bien, on recommence : soit avec le bon tissu et on essaie de trouver plusieurs solutions de couleurs, soit on garde le tissu de brouillon et on choisit des couleurs qui se marient avec.
Ayant testé les points sur le brouillon, je suis repartie avec les mêmes couleurs sur le tissu moutarde et là les couleurs prennent vie.
J’ai travaillé d’autres kamons mais sur un fond grège sachant qu’un tissu style jean serait ajouté sur le bord des manches du vêtement, raison pour laquelle j’ai rentré du fil bleu. Nous voilà proches de la couleur du tissu blanc et le rendu me semble bien meilleur.
Morale de l’histoire, si vous choisissez un modèle avec des couleurs données, n’oubliez pas de les changer si vous changez la couleur du tissu de fond.
Oui, mais comment fait-on pour choisir les nouvelles couleurs ?
Faites d’abord confiance à votre pif au mètre. C’est un outil très ancien et donc une valeur sûre (ou presque). Il peut être utile de s’aider d’une roue des couleurs que vous trouverez sur Internet ou que vous pouvez acheter dans un magasin qui vend les fournitures de dessin.
Cette roue dit qu’il y a trois couleurs primaires au centre : rouge, bleu et jaune.
A l’opposé de chaque couleur primaire, se trouve la couleur complémentaire. La couleur complémentaire du bleu est l’orange.
C’est pour cela que j’ai choisi un bleu vert, un bleu clair et un bleu foncé et de l’orange pour le dernier kamon. Attention, la couleur primaire doit être plus présente que la complémentaire.
Toujours à partir du bleu, si on veut partir sur une combinaison de trois couleurs, on ira sur le jaune et le rouge par exemple en suivant les pointes du triangle.
Cette roue est très basique et il ne faut pas oublier que pour chaque couleur, on peut jouer sur les camaïeux qui vont du bleu très clair (la couleur primaire avec beaucoup de blanc ajouté) jusqu’au bleu très foncé (la couleur primaire avec ajout de noir).
On peut aussi ajouter du rouge au bleu pour créer une gamme de violets ou du jaune au bleu pour obtenir une gamme de verts.
Le nombre de combinaisons est infini. C’est sans aucun doute ce qui complique tant le jeu tout en laissant une liberté infinie.
Pour vous aider, il existe sur internet des sites liés aux couleurs. Vous pouvez taper par exemple »Couleurs assorties au bleu ».
Finalement, comme on a toujours un doute, ma dernière carte reste le vote. Vous invitez la famille, les copines, … et vous demandez aux gens de vous donner leur avis ou de choisir parmi différentes combinaisons.
Amusez-vous bien.