Maintenant que le problème est là, il faut songer aux solutions.
En cours, quand un problème de choix se pose à une élève, j’aime bien arrêter le cours, poser l’ouvrage au milieu de la table pour expliquer le problème à toutes les élèves et chacune apporte sa contribution.
Les copines sont neutres, elles n’ont pas la désagréable impression d’être en échec et, en plus, elles vont apporter plusieurs solutions. Bref, c’est tout bénef. Ca donne des idées aux copines pour leurs prochains »malheurs » en broderie, ça soude le groupe et ça redonne de l’énergie à celle qui était dans l’impasse.
J’en ai donc parlé avec plusieurs copines. La meilleure réponse était : »La prochaine fois, tu fais nettoyer au pressing ! » Promis, c’est enregistré.
Autres solutions :
- Porter le chemisier tel quel
- Recommencer toutes les feuilles en relief
- Détacher toutes les feuilles du chemisier et faire un bourdon ou un point de feston
- Festonner directement sur les feuilles sans les enlever
Je ne peux pas porter le chemisier tel quel car ce serait la honte de montrer une broderie dans cet état. D’un autre côté, recommencer à zéro toutes les feuilles à raison de trois heures en moyenne par feuille, je n’en ai pas le courage.
Reste la solution que je n’avais pas choisie au départ : festonner le bord des feuilles comme en broderie RICHELIEU.
Je ne pense pas que le fait de les enlever du chemisier me facilitera le travail donc je pars sur la dernière solution.
Par contre, il est évident que chaque feuille reste très fragile. Voilà qui amène de nouvelles contraintes :
- Utiliser un fil très fin : le Sulky de Gutterman que j’avais déjà utilisé devrait faire l’affaire
- Utiliser une aiguille la plus fine possible
- Ne pas trop serrer les points
- Ne surtout pas déchirer le tissu qui a servi de support
- Insérer les points de feston dans les points de peintures à l’aiguille en respectant bien l’inclinaison des points
Il faut se lancer. C’est parti !
Pour une fois, cela veut dire travailler sur le doigt car impossible de placer un tambour. En plus, je dois faire attention à ne pas piquer dans le tissu du chemisier. Finalement, ce n’est pas toujours facile d’immobiliser la feuille et de faire des points de feston réguliers mais dans l’ensemble, cela reste faisable.
Après avoir terminé ma première feuille, il me faut prendre du recul et faire la part des choses. Certes, le travail n’est pas irréprochable mais quand je regarde le chemisier avec un mètre de recul, cela ne choque pas. Entre ça ou recommencer 29 feuilles à raison de trois heures par feuille, je vais me ranger au point de feston qui me demande 20 à 40 minutes par feuille.
Après quelques heures passées à festonner, voici le résultat :
Mission accomplie et chemisier réparé. Merci les copines pour les encouragements et les idées.