Avant de reprendre le fil de notre pensée concernant les têtes de mort, je voudrais chaleureusement remercier toutes celles et ceux qui ont participé pour que l’atelier prenne vie, pour que mon rêve devienne réalité. Merci aussi à toutes les personnes qui sont passées pour me soutenir ou sont venues découvrir l’atelier lors des portes ouvertes, le 25 septembre.
Les cours ont maintenant démarré et j’espère qu’ils apporteront à chaque élève le plaisir d’entrer dans le monde de la broderie, de la dentelle aux fuseaux ou de la couture.
Revenons à nos têtes de mort. Avez-vous des idées pour les remplir ?
Deux solutions :
- Soit vous dessinez ce qui vous vient à l’esprit et, en fonction du style de dessin, vous choisissez une technique de broderie.
Prenons un exemple :
Pour le premier essai, j’ai commencé par dessiner de petits éléments tels que feuilles, fleurs, insectes, … Mon but était de jouer sur le répertoire de la nature et de composer un dessin équilibré soulignant les grandes lignes du crâne.
Une fois la première ébauche finie, je me suis demandée quelle serait la technique la plus adaptée pour remplir toutes ces petites formes :
La broderie traditionnelle
Avantages : Jouer avec les couleurs – Une grande variété de points qui offre de multiples possibilités – Agréable à travailler – Proposer une approche de la broderie traditionnelle plus moderne aux élèves.
- Soit vous avez déjà choisi votre type de broderie et, dans ce cas, votre dessin doit être dans le style de la broderie.
Partir sur un deuxième projet, signifie se renouveler en oubliant totalement son premier dessin. Dommage, je commençais à rentrer dans ma zone de confort ! Pour ne pas être tentée de reprendre les mêmes idées, j’ai donc préféré choisir d’abord ma technique de broderie :
LA BRODERIE OR
Qui dit broderie or, dit couleurs or, argent ou cuivre, dit perles, tubes et paillettes, dit fils métal épais (ou simili), dit point de Boulogne.
Il devient évident que mon dessin ne pourra pas ressembler au précédent même s’il n’est pas interdit de placer un petit point de broderie traditionnelle par-ci par-là.
Une fois que l’on tient l’idée, que la première ébauche a pris forme, le dessin n’est pas terminé pour autant.
Est-il équilibré ? Met-il en valeur les lignes du crâne ? Voyez-vous quel point va le mieux remplir chaque forme ?
Personnellement, je préfère laisser traîner le dessin sur un coin de la table. Cela me permet d’y jeter un coup d’oeil de temps en temps et de prendre du recul. Je vois alors des défauts qui m’obligent à recomposer le dessin. Quand il me semble correct, je demande l’avis de mes proches qui remettent souvent en cause certaines parties de la composition… Et c’est reparti pour un tour de gomme.
Sur le modèle de gauche, la feuille à côté de l’oeil est plus foncée car modifiée après coup pour mieux respecter les courbes du crâne. J’ai commencé à dessiner les points de broderie au niveau des branches. Pour les feuilles, il existe des points adaptés et les ronds symbolisent des fleurs qui seront également travaillées de différentes manières. Pour les yeux et le nez, je sens venir le point de Boulogne.
Sur le modèle de droite, je vois déjà les poses de perles, de paillettes, de tubes, le point de Boulogne sur les grandes lignes.
D’accord, ça prend du temps. Etre dans le doute, avancer, reculer : la position est inconfortable et puis on se dit qu’on est nul. Et bien non. Tous les artistes ou artisans avec qui j’en ai discuté m’ont raconté leurs doutes, leur quête, cette zone de l’inconfort qui est difficile à supporter mais sans laquelle on n’avance pas. Ca fait toujours du bien de comprendre qu’on n’est pas seule à galérer.
Et il y a un moment aussi où il faut se dire que cette fois-ci le dessin est achevé.
Chouette, on va passer à la mise en couleur. Pour cela, je fais plusieurs photocopies du dessin au crayon à papier.