Contrairement à mes idées d’articles prévues fin 2021, je vais laisser de côté le point de Beauvais pour le remplacer par le point de Bayeux. Vous en comprendrez la finalité au cours des prochaines lectures…
Donc, je vous présente : LE POINT DE BAYEUX
En broderie, tout le monde a entendu parler de Bayeux pour sa tapisserie. Si, si, vous savez, celle qui a été brodée en l’an 1000, en laine sur une toile de lin, qui mesure 70 mètres de long et retrace des faits allant de la fin du règne du roi d’Angleterre Édouard le Confesseur en 1064 à la bataille d’Hastings en 1066 et dont l’enjeu était le trône d’Angleterre.
La tapisserie de Bayeux est également appelée »Tapisserie de la reine Mathilde ».

Cette broderie, car il s’agit bien d’une broderie à l’aiguille et non d’une tapisserie, repose sur quatre points : le point de tige (très présent), le point de chaînette, le point fendu et l’invité d’honneur : le point de Bayeux que nous qualifions aujourd’hui de point de couchure mais il faut savoir que ce terme n’existait pas à l’époque. Le point de Bayeux est également parent du point d’Orient.
Le principe de la couchure est de broder de grands points lancés (les fils couchés) et de les fixer par de petits points (les points de couchures) .

Le point de Bayeux se travaille en trois étapes :
1) On lance d’abord de grands points qui couvrent la surface du motif dans sa longueur
2) On lance des points perpendiculaires tous les 5 mm environ
3) Ces points perpendiculaires sont fixés par de petits points.
Il existe bien évidemment différentes manières de présenter le point de Bayeux pour en varier le rendu.

Pour rédiger cet article, j’ai bien évidemment fouillé dans mes ouvrages et dans internet. Parmi les articles les plus intéressants, je citerai le blog d’Hémiole que je connais au travers d’Instagram et qui a de grandes connaissances sur le Moyen-Age. Voici le lien de son article sur Bayeux, un petit bijou :
https://www.hemiole.com/reconstitution/index.php?post/Point-de-bayeux
Le point de Bayeux nous ramène au Haut Moyen-Age mais vous souvenez-vous de cet article sur la broderie or au Moyen-Age ?
J’y présentais sommairement le livre de Ruth Chamberlin sur le sujet, et, comme par hasard, on y retrouve exactement la même technique deux siècles plus tard appliquée à la couchure des fils d’or.

Là aussi, j’ai adoré l’article publié par Hémiole dans lequel elle détaille les différents points de couchure au Moyen-Age et vous en recommande la lecture.
Cette petite base sur le point de couchure au Moyen-Age étant posée, elle sera, je le gage, un bagage bien utile pour les articles à venir qui nous plongerons autant dans l’histoire de France que dans la broderie.